RNCP signifie « Répertoire National des Certifications Professionnelles ». Il s’agit d’un répertoire listant la totalité des formations reconnues par l’État français. La loi du 5 septembre 2018 intitulée « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » s’est donnée pour mission de reconstruire l’offre en matière de certification professionnelle afin d’en faciliter la compréhension. Il suffit donc de consulter le RNCP pour accéder à la fiche descriptive de chaque certification.
Répertoire
Il s’agit donc d’un répertoire, c’est-à-dire l’inventaire exhaustif des certifications, mais selon une organisation assez précise pour en clarifier le contenu. Qui dit « répertoire », dit partis pris, et ceux-ci ne manquent pas puisque l’inscription d’un organisme de formation, par exemple, suppose qu’il ait été préalablement validé.
National
Ce qui est national, ici, c’est le contenu. Utile précision, car le désir d’unité européenne a influencé la composition du répertoire, en particulier lorsqu’il s’est agi de refonder le classement des titres par niveaux. Pour aller vers une reconnaissance des formations par les 27 pays de l’UE, il a été nécessaire de s’harmoniser. En cela, le répertoire est national, mais le classement des titres qu’il présente vaut également en France, en Italie, à Chypre ou en Slovaquie. Il n’en reste pas moins que le soin d’inscrire les certifications au registre revient à l’État français, par la médiation de la Commission de la Certification Professionnelle (CCP), en charge du RNCP et du RS (Répertoire Spécifique).
Certifications Professionnelles
Elles correspondent à des niveaux de qualification, reconnues par l’État et délivrée par des établissements ou des organismes habilités. On les associe souvent à tort avec des diplômes. Les deux sont liés, mais alors que le diplôme témoigne de l’achèvement d’un parcours d’études, la certification professionnelle renseigne sur une aptitude ou des savoirs attachés à une activité professionnelle. France Compétences est l’organisme officiel chargé de faire reconnaître la validité de la formation en question.
Ces certifications sont classées en 6 catégories parallèles à 6 niveaux de diplômes d’études secondaires ou universitaires. Si leur objectif est de favoriser l’insertion professionnelle, rien ne s’oppose au passage d’une certification professionnelle dès la Troisième suivie par une poursuite d’études.
On comprend ainsi l’enjeu de taille dans cette inscription au RNCP. C’est ici un gage de sérieux étant entendu que l’État considère que la formation est conforme à ses exigences. Il a là une garantie pour le particulier ou l’entreprise en quête de sérieux. Le site de France Compétences permet d’effectuer cette vérification.
Dans le détail …
Le niveau 3
Le niveau 3 équivaut au CAP et au BEP. En deçà du Bac, le CAP sanctionne deux ans d’études à partir de la classe de Troisième. Le BEP qui a été abrogé lors de la rentrée 2021, permettait d’accéder au Bac professionnel. Mais ce niveau 3 comprend aussi le Diplôme National du Brevet et le CPJEPS (certificat professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) qui rend possible les missions d’animateur en colonies de vacances et en centres de loisirs.
Niveau 4
Le niveau 4 comprend les diplômes de niveau Bac. Naturellement, les baccalauréats généraux, technologiques et professionnels sont ici considérés. Mais ce niveau brasse bien plus large que le Bac. On y trouve la CAPD (capacité en droit) qui permet l’accès aux postes de secrétariat administratif ou juridique sans nécessiter le Bac. On y trouve aussi le DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) que sollicitent ceux qui voudraient accéder aux études supérieures malgré une interruption de leur scolarité avec le Bac. Il en va de même pour le BP (Brevet Professionnel) qui témoigne de qualifications avérées et que l’on obtient 2 ans après le CAP. On n’oubliera pas le BMA (Brevet des Métiers d’Arts) et le DNOP (Diplôme National d’Orientation Professionnelle). Eux aussi sont obtenus suite à deux années qui suivent le CAP.
Côté sport, le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) a sa place dans ce quatrième niveau des titres RNCP.
Niveau 5
Le niveau 5 associe entre eux les diplômes correspondant à un Bac +2. Le BTS et sa foule de spécialités y sont ainsi tout à fait légitimes (y compris dans sa version agricole – BTSa). Il en va de même pour le DEJEPS (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Education populaire et du Sport), les CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles), les DE (Diplômes d’État) de théâtre ou de danse. Enfin, sont aussi répertoriés au niveau 5 le DEUST (Diplôme d’Etudes Universitaires Scientifiques et Techniques) et le BM (Brevet de Maîtrise) de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.
Niveau 6
Le niveau 6 désigne exemplairement la Licence générale ou professionnelle et l’ex-DUT que l’on nomme aujourd’hui BUT (Bachelor Universitaire de Technologie). Nous sommes ici à Bac + 3. Il prend aussi en compte le DNA (Diplôme National d’Art) et le DNMADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design), de même que le DNSPM (Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien) qui se conquiert au sein des conservatoires de musique ou le DEPM (Diplôme d’État de Professeur de Musique).
Mais ce n’est pas tout. Parmi les titres RNCP de niveau 6, figurent aussi les Bachelors d’écoles de commerce, d’ingénieurs ou d’art et le DESJEPS (Diplôme d’État Supérieur de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport), porte d’entrée pour piloter un centre sportif ou entraîner à haut-niveau.
Reste alors le secteur social et ses différents diplômes d’État : le DECESF (Diplôme d’État de Conseiller en Économie Sociale Familiale), le DEES (Diplôme d’État d’Éducateur Spécialisé), le DEASS (Diplôme d’État d’Assistant de Service Social), le DEETS (Diplôme d’État d’Éducateur Technique Spécialisé) et enfin le DEEJE (Diplôme d’État d’Éducateur de Jeunes Enfants).
Niveau 7
Le niveau 7 équivaut au Master (universitaire ou d’école). S’y ajoutent les diplômes des écoles d’ingénieurs ou de commerce correspondant à un Bac +5. On recense aussi à ce septième niveau le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), DEEA (Diplôme d’État En Architecture) et le DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) et certains diplômes d’écoles spécialisées (en art, en patrimoine, en informatique, etc.).
Niveau 8
Le niveau 8, le dernier, est souvent associé à la recherche à travers un Doctorat universitaire.
Ce n’est heureusement pas tout ! Le RNCP y place aussi le DEC (Diplôme d’Expertise Comptable), le DCB (Diplôme de Conservateur des Bibliothèques) ou le diplôme d’archiviste-paléographe qui s’obtient au terme d’une scolarité au sein de l’École nationale des chartes.