Obtenir la certification Qualiopi est déjà un défi pour un organisme de formation. Lorsqu’il s’agit d’un réseau avec plusieurs sites, la tâche devient plus complexe : chaque implantation doit prouver qu’elle applique les mêmes standards de qualité.
L’audit Qualiopi multi-sites vise précisément à vérifier cette cohérence. Encore faut-il savoir ce que recouvre la notion de “multi-sites”, comment l’audit s’organise, et surtout comment harmoniser ses pratiques pour éviter les écarts.
Table des matières
Qu’est-ce qu’un organisme multi-sites ?
Un organisme de formation est considéré comme multi-sites lorsqu’il dispose de plusieurs lieux permanents où sont menées des actions de formation, tout en partageant un même numéro de déclaration d’activité (NDA).
Ces sites doivent être rattachés à une fonction centrale, chargée de piloter le système qualité commun.
C’est cette fonction qui garantit que toutes les procédures sont alignées : gestion des formateurs, suivi des stagiaires, traitement des réclamations, etc.
Quelques points essentiels à retenir :
- Les sites doivent être liés juridiquement à la même structure.
- Le système qualité est unique et non propre à chaque antenne.
- Le certificat Qualiopi mentionne les adresses de tous les sites couverts.
En revanche, un réseau de partenaires indépendants ou des sites ayant chacun leur NDA ne relèvent pas de ce dispositif. De même, un espace loué ponctuellement pour des sessions de formation n’est pas considéré comme un “site” Qualiopi.

Consultez la dernière version du RNQ
Comprendre le RNQ est un prérequis indispensable pour réussir à obtenir Qualiopi. Téléchargez la dernière version du référentiel.
Les particularités d’un audit Qualiopi multi-sites
Le référentiel reste le même que pour un audit classique : les 32 indicateurs Qualiopi s’appliquent à l’ensemble des sites. Ce qui change, c’est la façon dont l’audit est organisé pour couvrir tout le périmètre.
Un échantillonnage de sites audités
Lors d’un audit multi-sites, le certificateur ne visite pas forcément toutes les implantations. Il sélectionne un échantillon représentatif parmi l’ensemble des sites, selon une méthode définie par la réglementation.
Le site principal ou la fonction centrale est toujours audité, et d’autres sites sont choisis de manière aléatoire. Sur tout le cycle de certification (trois ans), chaque site sera audité au moins une fois, entre l’audit initial, l’audit de surveillance et celui de renouvellement.

Une durée d’audit ajustée
La durée globale dépend du nombre de sites et de leur activité. Plus le réseau est étendu, plus le temps d’audit augmente, afin de garantir un contrôle suffisant sur le terrain. L’idée est de vérifier que la qualité annoncée par la fonction centrale se retrouve effectivement dans chaque implantation.
Le rôle central de la structure pilote
L’auditeur consacre une part importante de sa mission à la fonction centrale : comment elle supervise les sites, transmet les procédures, suit les indicateurs et traite les écarts éventuels.
Cette entité doit démontrer qu’elle contrôle l’ensemble du réseau et qu’elle agit rapidement en cas de non-conformité relevée sur un site.
Pourquoi l’harmonisation des process est indispensable
Dans un réseau multi-sites, l’uniformité des pratiques est la pierre angulaire de la certification. Une non-conformité relevée dans un site peut compromettre la validité du certificat pour tous les autres, car il s’agit d’un certificat unique couvrant l’ensemble du périmètre.
L’objectif est donc clair : garantir que chaque apprenant, où qu’il soit formé, bénéficie du même niveau de qualité.
Cette harmonisation passe à la fois par la formalisation des procédures, la formation des équipes, et un pilotage qualité centralisé.
Cinq leviers pour harmoniser efficacement vos pratiques
1. Définir un cadre qualité commun
Commencez par rédiger un manuel qualité unique décrivant les procédures obligatoires : accueil des apprenants, gestion des évaluations, suivi des formateurs, traitement des réclamations, etc.
Ce document doit être partagé et compris par tous les sites. Il constitue la référence commune sur laquelle l’auditeur s’appuiera.
2. Nommer des référents qualité locaux
Sur chaque site, désignez un référent qualité. Ce relais veille à l’application concrète des procédures et fait le lien avec la fonction centrale. C’est lui qui remonte les éventuels écarts et participe à leur résolution.
3. Former et impliquer les équipes
Les collaborateurs doivent comprendre les enjeux de Qualiopi. Organisez régulièrement des formations internes pour rappeler les exigences du référentiel et l’importance de la cohérence entre sites.
La qualité ne doit pas reposer sur une seule personne : chacun doit se sentir responsable du respect des bonnes pratiques.
4. Réaliser des audits internes
Avant l’audit officiel, mettez en place un dispositif d’auto-évaluation. Les audits internes permettent d’identifier les faiblesses et de les corriger à temps. C’est aussi un excellent moyen d’impliquer les équipes et de diffuser une culture d’amélioration continue.
5. Mutualiser les retours d’expérience
Les données collectées sur chaque site (taux de satisfaction, réclamations, observations d’audit…) doivent être centralisées et partagées. Cela permet de repérer rapidement les points forts et les points à améliorer, et de diffuser les bonnes pratiques d’un site à l’autre.

Consultez la dernière version du RNQ
Comprendre le RNQ est un prérequis indispensable pour réussir à obtenir Qualiopi. Téléchargez la dernière version du référentiel.
Intégrer de nouveaux sites dans la certification
Si votre organisme ouvre une nouvelle antenne après avoir obtenu la certification, il faudra déclarer ce changement à votre organisme certificateur.
Deux situations peuvent se présenter :
- Si vous passez d’un site unique à plusieurs, un nouvel audit initial est nécessaire, cette fois selon les modalités multi-sites.
- Si vous ajoutez un site dans un réseau déjà certifié, un audit complémentaire (sur place ou à distance) sera organisé avant d’ajouter l’adresse sur le certificat.
Dans les deux cas, mieux vaut anticiper. Préparez le nouveau site dès son ouverture : appliquez les mêmes procédures, formez les équipes et intégrez-le au système qualité global.
Les erreurs à éviter
Erreur à éviter | Pourquoi c’est problématique | Impact sur la certification |
---|---|---|
Laisser chaque site gérer sa qualité à sa manière | Crée des incohérences entre sites (procédures, documents, pratiques) et rend l’audit difficilement homogène. | Risque élevé de non-conformités et d’observations majeures. |
Reporter la mise à jour des procédures | Le système qualité doit être vivant et appliqué en continu, pas seulement avant un audit. | Non-conformité pour absence de suivi ou mise à jour insuffisante. |
Oublier d’informer le certificateur d’un changement | Chaque site doit être déclaré. Un oubli (ajout, fermeture ou déménagement) peut invalider partiellement le certificat. | Suspension ou retrait partiel de la certification. |
Considérer la certification comme une contrainte | Réduit l’adhésion des équipes et freine la dynamique qualité. | Perte d’efficacité et démotivation des sites, impactant la cohérence globale. |
En conclusion
L’audit Qualiopi multi-sites n’est pas plus difficile qu’un audit classique : il demande surtout de la rigueur et de la coordination.
Avec un système qualité centralisé, des équipes formées et des process harmonisés, chaque site devient le reflet fidèle de la qualité que vous défendez.
L’harmonisation de vos pratiques n’est donc pas seulement une exigence Qualiopi : c’est une démarche structurante qui renforce la cohérence de votre offre et la confiance de vos apprenants. En travaillant main dans la main, la fonction centrale et les sites construisent ensemble une qualité homogène, visible et durable sur tout le territoire.